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Rassembler à gauche en Haute Savoie avec Laurent Fabius

14 janvier 2007

Bonne année 2007


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11 décembre 2006

Inscris toi sur les listes électorales


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18 novembre 2006

Communiqué de Laurent Fabius

      

     

   

Les militantes et les militants du Parti Socialiste ont voté massivement et c’est d’abord à eux que je pense. Par leur participation au scrutin, par leur contribution au débat qui s’est déroulé ces dernières semaines, par leur adhésion au projet socialiste début juin, ils ont donné un exemple de démocratie. L’ensemble des Français en ont été témoins et en seront juges. De cela, nous pouvons collectivement être fiers.

Les militants ont tranché. Je salue Ségolène Royal et je la félicite pour son succès. Les militants lui ont donné tous les moyens pour l’emporter en 2007. Je lui souhaite bonne chance pour le grand combat contre la droite et l’extrême droite. Il lui revient désormais d’assurer le rassemblement de tous les socialistes. J’y suis évidemment prêt.

Je salue également Dominique Strauss-Kahn que mes vœux de sympathie et d’amitié accompagnent ce matin, face au deuil personnel qui l’a frappé.

Je remercie les 33 000 militantes et militants qui, en métropole et outre-mer, m’ont apporté leurs suffrages. Au-delà de leur vote, je les remercie pour leur mobilisation au service des idées et des propositions que nous avons portées ensemble, pour l’emploi et les salaires, pour la laïcité et les services publics, pour la réorientation sociale, économique, environnementale et démocratique de l’Europe. Qu’ils n’en doutent pas : ces combats sont justes. Ils devront être au cœur de la campagne présidentielle et du prochain quinquennat. Ils seront le ciment de l’indispensable rassemblement de la gauche.

Pour ma part, je continuerai d’agir en ce sens, car je reste convaincu que c’est la seule orientation politique capable de faire gagner durablement la gauche, les Français et la France.

17 novembre 2006


15 novembre 2006

Lettre ouverte

Chère camarade, cher camarade,

Je t’écris cette lettre car, à l’heure de la décision, je souhaite te convaincre que, si tu m’accordes ta confiance, ensemble nous ferons gagner les socialistes et la gauche en 2007. Ensemble, nous réussirons le changement.

Les 16 et 23 novembre prochains, tu feras ton choix. En toute liberté. Le socialisme, c’est d’abord un choix de liberté. Ne te laisse pas dicter ton vote de l’extérieur. Ne te demande pas ce que les autres sont censés voter, mais ce que, toi, tu veux pour ton pays et pour la gauche. Au fond de toi, tu sais la vérité : nous ne gagnerons la présidentielle que si nousréussissons à remobiliser les électeurs que nous avons perdus et à en conquérir de nouveaux. Ceux-là seront au rendez-vous électoral s’ils ont la certitude que la gauche a pris la mesure de l’urgence sociale. A quoi bon voter si rien ne change au quotidien ?

Oui, en 2007, le temps de la gauche est venu. Une gauche d’alternance, pas une gauche d’apparence. Il faut d’urgence une autre politique pour la France. Chirac a échoué, Sarkozy fait peur, Le Pen est en embuscade, le changement doit venir de nous.

Pour mériter la confiance, nous devons répondre à au moins trois exigences. C’est le sens de ma candidature.

-  L’ancrage populaire. Durant la campagne, notre candidat sera en phase avec les électrices et les électeurs de gauche s’il est à l’unisson des mobilisations populaires depuis 2002 : le refus du démantèlement des retraites en 2003, l’opposition frontale à la droite lors des scrutins de 2004, la volonté de stopper la dérive libérale de l’Europe en 2005, le combat de la jeunesse contre le CPE en 2006. J’ai entendu en particulier la demande profonde des banlieues et je veux que nous y répondions en traitant partout avec la même détermination la question de l’égalité et celle de la sécurité. 2007 doit être le prolongement des combats et des attentes populaires.

-  La fidélité à nos valeurs républicaines et laïques. Nous aurons à combattre Sarkozy et sa dangereuse devise, Libéralisme-Communautarisme-Bushisme. Notre candidat aura d’autant plus de chances de l’emporter qu’il aura inlassablement défendu l’identité républicaine de la France, et d’abord la laïcité, aujourd’hui mise en cause dans les quartiers, à l’hôpital, à l’université par la montée du communautarisme. Depuis longtemps, je me suis engagé avec force pour que la laïcité soit réaffirmée à l’école. Je refuse toute révision de la loi de 1905 et tout recensement ethnique. Je récuse toute confusion entre la politique et la religion, toute intrusion de la foi dans la loi, toute abdication de la citoyenneté face aux communautés. Désigné et élu, je serai le premier militant et le premier garant de notre pacte laïc.

-  La volonté de mettre réellement en œuvre notre projet socialiste. Notre projet, c’est notre force face à la droite. Il est l’œuvre collective des socialistes. Il permet de rassembler toute la gauche. Il répond à l’urgence sociale et donne des outils pour préparer l’avenir. Je me sens pleinement candidat du projet socialiste. Non seulement parce que j’ai contribué à sa rédaction et que je l’ai enrichi, mais parce que ses principales orientations correspondent à celles que je développe depuis 2002 : soutien au pouvoir d’achatet à l’emploi ; effort massif en faveur du logement ; défense des services publics et du rôle de l’Etat ; priorité réelle à l’éducation, à l’enseignement supérieur et à la recherche ; écologie active ; réforme des institutions pour une nouvelle République parlementaire ; relance et réorientation de l’Union européenne. Je crois, moi, qu’il est prioritaire de nous battre pour l’amélioration du pouvoir d’achat et de la vie quotidienne des Français et pour une Europe par la gauche. Ce projet sera le mien avant, pendant et après la campagne interne. Nous le mettrons en œuvre.

Certains affirment : « Fabius, sa ligne politique est la bonne, mais il n’est pas assez moderne ». Avec force, je veux te dire ceci : mes valeurs n’ont pas changé, ce sont celles de l’humanisme socialiste de Jaurès, Blum, Mendès-France, Mitterrand et Jospin, mais j’ai appris de notre expérience politique collective, j’ai entendu les Français et d’abord ceux qui espèrent en la gauche. J’ai tiré les leçons de 2002. J’ai pris la mesure de la dérive libérale de l’Europe et du péril écologique. Je ne sous-estime pas le grand choc de la mondialisation financière. Tout cela appelle des réponses nouvelles : par exemple, une loi programme précise pour répondre au formidable défi environnemental ou encore la subordination de tout nouvel élargissement européen à l’engagement réel d’une harmonisation sociale et fiscale. Je ne crois pas qu’il soit vraiment moderne de vouloir copier la social-démocratie des Trente Glorieuses ou le blairisme qui a fini par s’allier avec Bush en Irak. Oui, le monde a changé et, sur certains points, j’ai évolué avec lui. Ma sincérité est de le dire et de le revendiquer pour avancer.

Nos électrices et nos électeurs ne veulent pas revivre des échecs. Pour autant, chacun le voit, il y a un débat entre socialistes à ce sujet. Pour moi, c’est par des valeurs, des propositions et des alliances à gauche que nous l’emporterons. Nous gagnerons si nous rassemblons la gauche. Nous rassemblerons la gauche si nos propositions sont clairement à gauche. Ma candidature est le fruit de ces convictions.

La France que prépare la droite est brutale et précaire. Avec toi, avec tous les socialistes, je veux construire une France forte parce que solidaire. Notre modèle social n’est pas un fardeau : il est au contraire notre chance dans une mondialisation qui veut tout balayer. Ce n’est pas non plus un héritage immobile : c’est un édifice à parachever et à consolider sans cesse. Assurément, des réformes sont nécessaires. Nous les mettrons en œuvre. Mais nous devons refuser les pseudo-réformes qui tournent à la régression. Car avant de soi-disant « briser les tabous », il faut dire avec précision par quoi ils seront remplacés, surtout quand il est question des acquis sociaux ou éducatifs qui ont été obtenus par des gouvernements de gauche. Et je n’accepterai pas que nous empruntions à la droite ses solutions. Ensemble, nous devrons agir pour sauver nos retraites, assurer l’égalité d’accès à la santé, mieux aider tous les enfants à réussir à l’école, redonner espoir à notre jeunesse, lutter effectivement contre toutes les discriminations, miser sur la culture, l’innovation, la générosité avec les pays pauvres, et d’abord l’Afrique. Ensemble, nous devrons rétablir la sûreté républicaine et garantir un aménagement solidaire du territoire, notamment par la présence des services publics dans les villes comme dans les campagnes. Je suis pour une société du progrès partagé. C’est cela la France forte et solidaire que je défends.

Chère camarade, cher camarade,

Avec toi, avec ton soutien, avec ta voix, nous y arriverons ensemble. Et ensemble nous ferons reculer le mur des injustices dans notre pays. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » : c’est la leçon de vie et d’action que j’ai retenue de François Mitterrand. Nous sommes le parti socialiste, pas le parti fataliste.


Laurent Fabius

3 novembre 2006

Le débat de Saint Julien

Hier soir a eu lieu à Saint Julien le débat fédéral pour l'investiture socialiste aux présidentielles. Les intervenants étaient et par ordre alphabétique du candidat (oui ça nous arrange):

Pour Laurent Fabius: Sophia Chikirou

Pour Ségolène Royal: Martine Roure

Pour Dominique Strauss Kahn: Christiane Demontès

Un débat de grande qualité marqué du sceau du respect (hormis l'écart déplorable d'un ancien premier fédéral et actuel président d'un comité de soutien qui marque une fois de plus la nécessité de renouvellement de nos cadres).
Tous les militants n'ont pas pu poser leurs questions alors n'hésiter pas à nous les faire connaître pour avoir des éléments de réponse.

Pour le comité de soutien 74 à Laurent Fabius
Julien Beauchot


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27 octobre 2006

Questions de société, démocratie et institutions : les propositions de Laurent Fabius

      

 

       

Retrouvez ici les réponses et propositions de Laurent Fabius lors du deuxième débat télévisé portant sur les questions de société, la démocratie et les institutions.


Jurys de citoyens

(...) Je ne suis pas d'accord avec cela. Pourquoi ? Evidemment, il faut que les élus rendent des comptes, mais la plupart le font. Mais lorsqu'on dit qu'il faut mettre sous surveillance les élus, c'est du coup introduire une distance, une méfiance. (...) Surtout, il ne faut pas épouser une espèce de populisme qui serait extrêmement dangereux et qui ferait le lit de l'extrême droite.

Carte scolaire.

(...) D'abord, il faut accroître l'encadrement scolaire dans les zones en difficulté, ça, c'est concret ; garantir, dans les ZEP en particulier, un soutien scolaire après la classe ; donner une place accrue à l'éducation physique et artistique, développer la prise en charge massive de la petite enfance. (...) L'éducation, c'est décisif. Le premier projet, le premier budget, le premier sujet. Maintenant, sur l'enseignement supérieur, il y a beaucoup de choses à changer, en particulier il y a un effort financier à faire parce que, aujourd'hui, nous sommes au tiers par étudiant des Etats-Unis, ce qui est absurde, alors qu'on sait que c'est là la ressource humaine, c'est là la clé du futur... (...)

Quand un étudiant est obligé de travailler pour ses études, il a 40 % de chances en moins de réussir et il faut donc créer cette allocation d'autonomie. (...) Quant à la question de l'autonomie, (...) j'entendais, Ségolène, qu'il faudrait une régionalisation des universités. Je ne suis pas d'accord. Il faut bien sûr qu'on donne plus de poids aux régions, mais il faut une péréquation nationale et que l'Etat affirme que les diplômes ont une valeur nationale.

Quant à Dominique, tu avais dit que, s'il y a une chaire pour l'énergie, EDF pourrait subventionner cela. Je suis pour la souplesse, mais pas pour remplacer le financement public par un financement privé et régional.

Famille(s)

La droite aime la famille. La gauche aime et soutient les familles, c'est la grande différence. (...) Il est très important, pour mettre à égalité les hommes et les femmes dans la famille, les femmes qui ont des revenus et celles qui n'en ont pas beaucoup, que l'on fasse une politique très importante de garde des enfants. (...)

Deuxièmement, je crois qu'il faut faire un effort très important en direction de ce que l'on appelle pudiquement les familles monoparentales, le plus souvent des femmes avec des enfants qui sont dans une situation extrêmement difficile. (...)

Troisièmement, nous devons honorer le projet qui est le nôtre d'élargir le pacs et d'avoir une politique d'égalité entre les couples hétérosexuels et les couples homosexuels.

Légalisation du mariage homosexuel et de l’adoption

C'est ma position. Il faudra en convaincre l'opinion, ce n'est pas facile. (...) Un couple homosexuel avec des enfants, c'est une famille. Ce qui est important, c'est le sort et le bonheur des enfants. (...)

Immigration et régularisation

Je vais prendre un exemple que j'ai vécu samedi dernier à Rouen, chez moi. (...) Un monsieur, un Congolais, est venu et c'était extraordinairement émouvant. Il a dit ce qu'il vivait : il est arrivé en France en 1984, depuis il a toujours travaillé. Il a rencontré une femme, originaire de son pays, qui est venue en France en 2002. Et, en 2003, ils ont eu un enfant, qui est donc né en France. Ce monsieur qui est aide-comptable restera en France. Son enfant, qui est né en France, restera en France. Et sa femme vient de recevoir un arrêté d'expulsion au motif que le père pourrait s'occuper seul de l'enfant. Je n'accepte pas cela ! Je crois que c'est Rocard qui disait cela, il avait raison : on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais enfin, la France, c'est la France, bon dieu ! Il y a des cas où il faut faire preuve d'humanité et de générosité. (...) L'immigration, c'est un atout ! Regardez quelle est l'évolution des peuples d'Europe. Si nous n'avons pas une certaine immigration en France, en Italie, en Espagne, comment allons-nous pouvoir payer nos retraites. (...)

Discriminations

Je pense qu'il faut avoir une politique d'égalité et être beaucoup plus actifs dans tous les domaines. (...) Il faut donner des pouvoirs de sanction plus forts à la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), que les gens sachent que ça existe. Il faut pratiquer ce qu'on appelle le testing, parce que, là encore, une personne noire, ou avec un faciès de couleur, en France, titulaire d'un CDI, a dix fois moins de chances de trouver un logement qu'une personne blanche. Ça, c'est inacceptable. Et on arrive à une chose dont on n'a pas parlé, c'est la question de la laïcité. Pour moi, la laïcité, c'est le joyau du joyau du joyau. (...) La loi de 1905 qui sépare l'Eglise et l'Etat, qui interdit à des collectivités de financer des lieux de culte, il faut la maintenir. M. Sarkozy n'est pas un républicain comme nous, c'est un communautariste : c'est-à-dire qu'il voudrait qu'il y ait côte à côte des communautés, ici les protestants, là les juifs, là les musulmans, etc. Vous vous rappelez sa fameuse formule : "Je nomme M. X... préfet musulman." Ce n'est pas possible ça. On nomme des préfets parce qu'ils ont la compétence pour être préfets, qu'ils soient musulmans, catholiques, protestants, juifs ou rien du tout. (...)

Banlieues

(...) Lorsque je regarde ce qui nous est arrivé depuis deux trois ans avec ce gouvernement, c'est le serrage de vis dans tous les secteurs. Qu'on ne me dise pas que la droite et la gauche, c'est la même chose ! Il est tout à fait vrai que ce qui se passe aujourd'hui dans les banlieues n'est pas seulement né des provocations inacceptables de M. Sarkozy, qui est un pompier pyromane. (...) Il y a une espèce de langage que je n'accepte pas qui consiste à dire, les jeunes, c'est nécessairement de la racaille, des gens sans espoir. Cela n'a aucun sens. Les jeunes sont magnifiques dans ce pays. Certains se comportent mal, il faut les sanctionner. Mais il ne faut pas perdre toute espérance. La France a besoin d'être forte en étant solidaire et cela repose sur la jeunesse. (...)

Encadrement militaire des jeunes primo-délinquants

(...) L'encadrement militaire, non. Les militaires ont beaucoup d'autres choses à faire. J'ai cru comprendre que, maintenant, c'était de l'encadrement humanitaire. C'est autre chose. (...) Savez-vous combien il y a de primo-délinquants chaque année ? 48 000. Dire que ces 48 000 vont faire tous de l'humanitaire... C'est un peu compliqué. (...) Avant qu'il y ait la prison ou autre chose, il faut des forces de sécurité. Et, là, une faute majeure a été commise par M. Sarkozy et son équipe : supprimer la police de proximité. Il faut la rétablir. Quand vous envoyez une compagnie de CRS dans un quartier qu'ils ne connaissent pas, comment voulez-vous qu'ils fassent ? (...) C'est quand même bien plus positif d'avoir des forces de police qui connaissent les milieux dans lesquels ils interviennent, qui connaissent les personnes et qui soient connues de ces personnes plutôt que de créer un affrontement détestable. (...) Il faut créer un Conseil national de la sécurité intérieure auprès du premier ministre qui gère tout cela. C'est difficile évidemment. (...)

Présidence de la République

Si je suis désigné et élu président de la République, il y aura deux changements majeurs. Le premier, c'est dans le contenu de la politique. Décisions d'urgences sociales : emploi, logement, éducation, santé. Tout de suite. Décisions de long terme pour avoir une recherche qui repart, une compétitivité qui repart, pour tenir dans les situations de crise. C'est aussi cela le rôle du président de la République. Tenir ferme pour relancer l'Europe sociale. Un deuxième changement : la fondation d'une République parlementaire nouvelle.

(...) Quant au président de la République, il doit être chargé du long terme, il doit tracer la voie, il doit savoir anticiper, décider, résister. (...) Si je suis investi puis élu, le critère du succès sera celui-là, à savoir qu'à la fin de mon mandat les jeunes aient repris confiance dans leur avenir, et dans le destin de la France. Cela mérite qu'on y consacre toute sa vie.


20 octobre 2006

3.000 militants et sympathisants à Clermont-Ferrand

      

     

   

(AP - 20 octobre 2006)

Trois mille militants et sympathisants venus de tout le Massif central ont assisté jeudi soir à Clermont-Ferrand au premier "débat" régional socialiste où Ségolène Royal, Dominique Strauss-Khan et Laurent Fabius ont exposé leurs idées.

Si à l'applaudimètre c'est incontestablement Laurent Fabius qui l'a emporté sur ses "compétiteurs", dans les rangs des militants les avis sont encore très partagés: Ségolène Royal a déçu certains, tandis que DSK a marqué, selon eux, des points.

Pour Evelyne et Christine, qui sont venus en copines assister au meeting, pas de doute, elles savaient déjà qui choisir avant de venir: "nous allons voter pour Ségolène, au moins elle a des doutes, elle présente une honnêteté intellectuelle. Sa prestation de ce soir nous a confortées dans notre opinion."

"Au-delà de ce bel exercice de démocratie où on peut vraiment écouter les propositions des candidats, je continue de penser comme il y a six mois: c'est pour Ségolène que je voterai", déclare Alain, 38 ans, un militant socialiste qui travaille dans le monde associatif culturel. "Elle n'a pas été bonne ce soir à la tribune. C'est sûr que Fabius est bien meilleur orateur. Mais j'ai vu Mauroy ici à Clermont-Ferrand quand j'étais gamin, et c'était comme au théâtre. Mais cette politique-là, c'est fini. Ceci dit, j'ai trouvé intéressant ce que disait Strauss-Kahn."

Et il n'était pas le seul jeudi soir. Le Puy-de-Dôme, pourtant décrit comme une terre fabiusienne, a réservé un bon accueil à l'élu de Sarcelles (Val-d'Oise). "C'est normal", explique Chantal. "Ici ce sont surtout les élus qui sont fabiusiens mais du côté des sections, sur le terrain, c'est plus compliqué."

Au contraire, pour Philippe, militant qui se réclame d'une filiation "Jaurès-Mendès-Rocard", les choses sont simples: "je voterai Strauss-Kahn car lui au moins il a une vision, un programme. Ségolène Royal parle de la rénovation, mais je ne vois pas en quoi. Où est son projet?"

Thibaut, étudiant en droit de 21 ans, favorable lui aussi à Dominique Strauss-Kahn, enfonce le clou: "elle a parlé d'aider les pays du Sud, mais jamais elle ne dit comment. Elle a parlé vingt minutes durant uniquement pour nous parler du superflu." Les mots de Sondès, enseignante dans le Puy-de-Dôme, sont plus durs encore: "Avant de venir, aucun des candidats ne me séduisait vraiment. J'ai trouvé que Ségolène Royal avait un discours creux, je ne la vois pas pour défendre la gauche. Alors que Fabius a développé un discours avec du fond, il a une vraie stature."

"Et pourtant avec Ségolène Royal, nous avons une chance inouïe d'avoir une femme présidente de la République", proteste Jean-Claude, des années de syndicalisme enseignant derrière lui et militant de "l'égalité entre les hommes et les femmes."

"J'aurais bien aimé voter pour une femme, mais je suis déçu", regrette Franck, un principal de collège d'origine lyonnaise. "Comme orateurs, Strauss-Kahn et Fabius sont bien meilleurs. Je ne sais pas encore pour qui je vais voter. Je sais juste que mon vote sera socialiste."


19 octobre 2006

Jean-Michel Aphatie : Laurent Fabius a dominé le débat

Lu sur Le blog de Jean-Michel Aphatie :
Mon sentiment de téléspectateur, c'est que Laurent Fabius a dominé le débat. Il est, de loin, celui qui a été le plus précis, celui qui s'est le plus engagé. Je résume ses positions. S'il est élu président de la République en mai 2007, il augmente immédiatement le SMIC de 100 euros. Comme il est soucieux de ne pas écraser l'échelle des salaires, il fait en sorte que l'ensemble des bas salaires soient revalorisés. Même s'il ne l'a pas dit explicitement comme cela, il faut comprendre que ce qui ressort directement du pouvoir de l'Etat, c'est à dire la rémunération des fonctionnaires, connaitra une augmentation substantielle. Par ailleurs, Laurent Fabius a annoncé qu'il généraliserait les 35 heures, abrogerait les lois Fillon sur les retraites, renationaliserait immédiatement EDF et déferait aussitôt la fusion GDF-Suez, si jamais elle se produisait. Laurent Fabius a justifié ses décisions par la nécessité de soumettre l'économie et l'organisation de la société au poids et à la force du pouvoir politique. Les plus anciens d'entre nous, ceux qui ont bien connu Léonid Brejnev, ont retrouvé là les accents et la tonalité des socialistes d'avant leur victoire de 1981. A l'époque, des caisses pleines d'argent leur avait permis d'appliquer leur programme. D'ailleurs, deux années plus tard, une fois les caisses vidées, il avait fallu instaurer une politique de rigueur financière. La différence entre 2007 et 1981 est mineure: ce coup ci, les caisses de l'Etat sont déjà vides. C'est une donnée que Laurent Fabius a sans doute intégrée dans son projet politique. A côté de lui, Dominique Strauss-Kahn est apparu prudent, presque timoré, pour ne pas dire technicien. Quand à Ségolène Royal, elle a dit des généralités générales, néanmoins souvent ancrées dans la réalité du Poitou-Charentes.

16 octobre 2006

Edito, par Guillaume QUERCY, président de 2007 les jeunes à gauche

     

  Le conseil national du 7 octobre a sonné le coup d’envoi de la   compétition présidentielle au Parti socialiste. Les militants ont six   semaines désormais pour déterminer leur choix parmi les trois   personnalités qui s’y sont engagées.

 

  A cette occasion, les trois compétiteurs ont esquissé leurs priorités et   leur stratégie, tenté de démontrer leurs talents.

 

  Pour Laurent Fabius, le pouvoir d’achat est la priorité n°1, avec   l’accès au logement et à l’emploi. Il a   précisé qu’au lendemain de l’élection présidentielle, le SMIC serait   augmenté de 100 € pour atteindre 1500 € le plus rapidement possible. Il   a mis en garde ses deux compétiteurs qui, face à cette question   cruciale, répondent en cœur : « on verra ». Comme lui, beaucoup de   jeunes socialistes pensent qu’ils prennent ainsi le risque que ceux qui   triment aujourd’hui pour vivre décemment disent à leur tour : « Pour mai   2007, on verra ». Lorsque 12% de la population française vit en dessous   du seuil de pauvreté, quand ils sont 17% en Seine-Saint-Denis ou 23% à   Marseille, il n’y a plus de temps à perdre ; des engagements clairs et   fermes sont à prendre devant le peuple français.

 

  Laurent Fabius a rappelé les valeurs qui étaient les siennes, avec   l’ensemble des socialistes : social, écologie, République, laïcité et   parlementarisme. Comme pour lui, ces terrains-là qui sont les nôtres   et sont ceux sur lesquels nous devons mener la bataille. Le candidat de   la droite court après l’extrême-droite, il ne nous appartient pas de   courir après le candidat de la droite. C’est un rappel à l’ordre des   autres compétiteurs qui considèrent que le peuple de gauche n’accordera   pas ses suffrages à Nicolas Sarkozy et qui portent donc toutes leurs   attentions aux marges du centre-droit. Cette stratégie mènerait droit à   la défaite. Le candidat socialiste Laurent Fabius parlera au peuple de   gauche pour le rassembler le plus largement possible et ainsi battre la   droite.

 

  Laurent Fabius a démontré sa volonté de débattre, sa capacité à poser   des engagements clairs et précis, sa détermination à ancrer le projet   des socialistes à gauche. Contrairement aux autres compétiteurs   auxquels il reproche à juste titre de ne pas avoir le même discours   devant les instances légitimes du Parti socialiste, devant les militants   et devant les caméras, il a engagé le débat en avançant ses orientations   solidement attachées au projet socialiste. A l’opposé de Dominique   Strauss-Kahn, technicien de la communication aux accents libéraux, et de   Ségolène Royal, lectrice monocorde d’un discours sans éclat, Laurent   Fabius a incarné ce matin une gauche sincère, volontaire et prête à en   découdre avec le libéralisme. Bien que tout à fait favorable à la   décentralisation, il a réaffirmé son attachement au rôle de l’Etat et   s’est clairement opposé aux propositions des autres candidats à la   candidature, en refusant la régionalisation des universités, des prisons   et des politiques de l’immigration.

 

  La comparaison des prestations des trois candidats lors du conseil   national renforce notre conviction de jeunes à gauche que Laurent Fabius   est le seul candidat du projet, solidement ancré à gauche, capable de   faire renaître l’enthousiasme.

 

  Guillaume QUERCY

  Président de 2007 les jeunes à gauche

  Délégué national du Parti socialiste à la vie lycéenne



13 octobre 2006

La profession de foi de Laurent Fabius

      

       

"Candidat du projet socialiste pour faire gagner la gauche"

Chère camarade, cher camarade,

En 2007, la France va choisir son chemin. Soit c’est la droite qui l’emporte et notre pays glissera sur le toboggan libéral. Les droits, les solidarités, beaucoup de libertés seront remis en cause. La précarité s’aggravera. Les privilèges aussi. A l’échelle européenne, l’élection d’un président et d’une majorité de droite serait perçue comme l’alignement de la France sur le modèle économique dominant. Une victoire de Sarkozy marquerait le succès de l’ultralibéralisme, du communautarisme et du bushisme. L’Etat serait placé entre les mains d’un homme agité et dangereux.

Soit c’est la gauche, et le vrai changement sera possible : nous le souhaitons et nous y travaillons de toutes nos forces. Dans le prolongement des conquêtes obtenues de haute lutte, face à la droite et aux intérêts de l’argent, par les gouvernements de L. Blum, F. Mitterrand et L. Jospin, le Parti Socialiste et la gauche pourront alors contribuer à bâtir une France forte et solidaire. Une France forte parce que solidaire.

Le défi est donc considérable. Il ne sera pas facile à relever. Mais il est à notre portée. Les socialistes doivent mesurer le poids de leur responsabilité. L’élection présidentielle de 2007 ne ressemblera pas aux précédentes, le contexte est inédit : une droite plus dure, une extrême droite plus menaçante que jamais, l’Europe à relancer et à réorienter, la mondialisation à maîtriser, la planète à sauver du réchauffement climatique et de l’embrasement nucléaire.

Face à ces dangers et à ces chantiers, l’espérance ne peut venir que des socialistes et de la gauche rassemblée. Les 16 et 23 novembre prochains, en métropole et Outre-Mer, chaque militante, chaque militant, camarade de longue date ou qui nous a rejoints récemment, aura à faire un choix.


Le sens de ma candidature est clair.

1. Je veux être le candidat du projet socialiste.

Après avoir contribué à inspirer ce projet, j’ai pris 7 engagements pour 2007 qui le respectent et l’enrichissent :

• l’augmentation du Smic de 100 € dès le retour de la gauche au pouvoir ;

• la fin des exonérations inefficaces de cotisations sociales dans les grandes entreprises afin de stimuler les emplois jeunes ;

• l’investissement des PME et la recherche scientifique ;

• l’intervention de l’Etat pour obliger réellement les maires à construire au moins 20 % de logements sociaux ;

• une loi-programme fixant nos objectifs précis pour la protection de l’environnement et la nomination d’un vice-premier ministre chargé du développement durable ;

• la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale face à la dépendance des personnes âgées et des handicapés ;

• un référendum dès septembre 2007 pour l’établissement d’une République parlementaire nouvelle, avec une démocratie sociale et territoriale étendue ;

• le refus de tout nouvel élargissement de l’Europe avant l’approbation d’un traité social et l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution respectant le vote des Français.

Si je suis investi puis élu, je mettrai au cœur de notre action, comme le propose notre projet, l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens, la lutte contre les inégalités et la construction du futur de notre pays. Mon projet sera celui du Parti socialiste, avant, pendant et après la campagne présidentielle

2. Je veux être le candidat du rassemblement de la gauche et des Verts.

J’ai travaillé aux côtés de F. Mitterrand et de L. Jospin. Nous savons tous que la gauche ne peut l’emporter que si elle est rassemblée. Ce rassemblement doit s’opérer autour du PS. Il n’est possible que si le PS défend des valeurs, des propositions et des alliances clairement de gauche. C’est mon engagement. Mes combats sont ceux de la gauche rassemblée : le pouvoir d’achat, l’éducation et la recherche, les services publics, la laïcité, la social-écologie, l’Europe sociale. Mon ambition est que sur la base d’un contrat nous gouvernions avec les forces de gauche qui le souhaitent.

3. Je veux tirer les leçons de notre expérience collective pour mieux servir la gauche, la France et l’Europe.

On ne s’improvise pas chef de l’Etat. Je connais bien la France rurale et urbaine. J’ai été ministre à plusieurs reprises, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale. Je sais ce que sont les épreuves du pouvoir. J’ai travaillé en équipe au service de la Nation et négocié au nom de la France dans les sommets européens et les enceintes internationales. Je suis l’élu de Grand-Quevilly et de la Seine-Maritime depuis plus de 25 ans, territoire ouvrier et populaire où les mots logement, chômage, délocalisations, besoin de services publics pour la santé et les transports ont tout leur sens. Ma candidature vise à donner un débouché politique aux attentes de nos concitoyens et une espérance à notre jeunesse.

Etre le candidat de notre projet socialiste, rassembler la gauche, tirer pleinement les leçons de l’expérience : ce sont pour moi 3 clefs de la victoire et de l’alternance, du succès aux élections puis aux responsabilités.


A l’inverse, nous devons éviter de commettre certaines erreurs.

1. La première erreur consisterait à rechercher la victoire en oubliant notre identité et notre fierté socialistes.

Notre identité, c’est le débat et la délibération collective. Notre identité, c’est notre projet. Evitons de le contredire ou de l’affadir ! Et débattons vraiment. Nous sommes socialistes. Nous l’emporterons si nous plaçons au cœur de la campagne nos thématiques, qui s’appellent le pouvoir d’achat, l’emploi, le logement, la santé ; la lutte contre la précarité, l’école, l’innovation, la culture ; la laïcité, la solidarité, le développement durable, la démocratie, l’Europe sociale.

Plusieurs de ces priorités ont un coût : mais quel serait le coût pour la société et pour nous-mêmes si nous renoncions ? Nous traiterons également avec grand soin la sécurité ou l’immigration : faisons-le à partir de nos propositions et de nos convictions républicaines et humanistes.

Ne courons pas après Sarkozy, qui lui-même court après Le Pen. Ne faisons pas le jeu des extrêmes en tenant un discours ambigu sur des sujets aussi décisifs que la carte scolaire, le regroupement familial ou la prévention de la délinquance. Si nos électeurs ne voient pas distinctement la différence entre gauche et droite, ils risquent de ne pas être au rendez-vous de 2007.

2. Une autre erreur à éviter serait de nous éloigner de nos partenaires de la gauche et des Verts pour lorgner vers le centre.

Dans un monde où le profit à court terme domine, la volonté de peser sur le cours des choses est une exigence commune à toute la gauche et notre principale ligne de partage avec la droite. La tentation de tourner nos regards vers le centre plutôt que de considérer nos partenaires de la gauche et des Verts a été écartée par notre projet à la quasi unanimité : elle ne doit pas revenir sous une autre forme, de type blairiste.

3. La troisième erreur consisterait à nous fier aux sondages et non à l’expression profonde des citoyens depuis 2002.

Les sondages ne font pas les suffrages. Aucun institut de sondage ne fera campagne à la place des militantes et des militants. Le renouveau souhaitable porte non pas sur les apparences, mais sur le fond. Nous avons à faire un choix de nature politique, en distinguant l’écume des vagues et la profondeur de l’océan. La profondeur de l’océan, ce sont les attentes que nos concitoyens ont exprimées avec force depuis quatre ans, soit dans les urnes, soit dans les mobilisations sociales. Depuis 2002 en particulier, mes combats sont en résonance avec ces aspirations profondes de notre peuple. Ils ont été ceux de la gauche mobilisée et victorieuse. Dans la bataille face à la droite, je ne flatterai pas l’opinion, je m’appuierai sur le Parti socialiste et sur ce mouvement de fond, pour l’emporter et préparer l’alternative.


Les socialistes doivent mesurer le poids de leur responsabilité. Je veux être digne de votre confiance et de votre volonté de gagner.

Le débat qui est devant nous n’est pas une « épreuve », mais une chance pour notre Parti. Réfléchir pour bien choisir, c’est cela, la démocratie. Les deux autres candidats qui se présentent aux suffrages des militants ont de grandes qualités, je partage avec eux beaucoup de convictions, nous avons aussi entre nous des différences et même sans doute des divergences. Alors, abordons-les avec franchise et fraternité pour nous rassembler ensuite. Si je suis désigné et élu, je souhaite m’entourer notamment de mes compétiteurs afin de constituer l’équipe de France pour le changement.

Chaque militante, chaque militant a dans ses mains une grande responsabilité. Au-delà des sensibilités et des débats passés, il s’agit de choisir, à travers une candidature, à la fois une ligne politique et une conception exigeante de la politique, une capacité à servir l’Etat. Il s’agit de désigner le candidat socialiste à l’élection présidentielle, donc potentiellement, le prochain président de la République. Je m’engage avec chacune et chacun de vous et je vous adresse mes très chaleureuses amitiés socialistes.

   

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